En un siècle, la consommation mondiale de combustibles fossiles a augmenté de façon exponentielle, s’accroissant d’un facteur 20 en induisant une série de problèmes environnementaux comme la pollution locale de l’air, les pluies acides, le risque de changement climatique et le rejet d’effluents polluants dans le sol et dans l’eau. Contrôlant 75% des réserves de pétrole et 45% de celles de gaz en Europe de l’Ouest, et produisant 30% de l’hydroélectricité de l’Europe de l’Ouest, la Norvège est l’une des » grandes puissances » énergétiques mondiales. En tant qu’exportateur important de combustibles fossiles et donc de CO2, nous avons une responsabilité envers la communauté internationale pour développer de nouvelles sources d’énergie propre. On ne peut attendre des pays en développement dans le monde qu’ils en supportent le coût.
L’hydrogène est l’élément le plus répandu dans l’univers, mais il n’est pas facile d’accès sur terre. L’hydrogène est un vecteur énergétique neutre. Ceci signifie que l’intérêt environnemental de l’utilisation de l’hydrogène dépend de la manière dont est produit cet hydrogène. Un système énergétique fondé sur les énergies renouvelables et utilisant l’hydrogène pour le transport ou pour le stockage de l’énergie ne produit pas de polluants dangereux. On peut éliminer les rejets de polluants issus des moteurs à combustion, c’est-à-dire des transports, en remplaçant le moteur à combustion interne par une pile à combustible alimentée en hydrogène qui entraîne des moteurs électriques. Si nous devons surmonter les défis climatiques auxquels nous faisons face, l’introduction de l’hydrogène comme vecteur énergétique est la solution.
La fondation Bellona souhaite contribuer au débat sur l’utilisation de l’énergie en lien avec les transports et le changement climatique en jouant le rôle d’un avocat de l’hydrogène indépendant et bien informé. Si nous voulons résoudre les problèmes climatiques auxquels le monde fait maintenant face, la première priorité est d’éviter les impasses et les détours coûteux.
Grâce à son expérience dans l’action environnementale de base et son action de promotion de solutions technologiques, nous estimons que Bellona a la capacité unique de fournir une contribution constructive concernant le choix et le développement des sources d’énergie dans la première moitié du nouveau siècle.
Ce rapport consiste essentiellement en un état de l’art de la technologie et des possibilités technologiques. Nous souhaitons en même temps stimuler d’autres à penser en terme de défis et de solutions plutôt qu’en terme de problèmes et d’obstacles.
Dans le premier chapitre, nous décrivons la vision qui sous-tend notre travail sur l’hydrogène. Nous examinons les possibilités et quelques défis associés à l’introduction de l’hydrogène dans les secteurs de l’énergie et des transports. Ce chapitre résume aussi quelques points principaux du rapport. Le second chapitre s’attache aux technologies de production, de stockage, de transport et d’utilisation et son contenu est assez technique. Les troisième et quatrième chapitres envisagent l’hydrogène en relation avec les secteurs des transports et de l’énergie. Dans le cinquième chapitre, nous examinons les aspects liés à la sécurité de l’hydrogène.
Figure 1 – Nous devons choisir notre chemin : impasse, précipice ou autoroute vers le futur. |
Dans une perspective globale, l’hydrogène comme vecteur énergétique sera d’une importance centrale pour diminuer l’effet de serre et la pollution locale. La vision de Bellona est qu’une nation pétrolière comme la Norvège doit passer d’une position où elle fait partie du problème à une autre où elle fait partie de la solution. Dans ce rapport, nous essayons de nous focaliser sur les possibilités et l’importance de faire les bons choix dès le départ. Nous remercions tous ceux qui ont contribués à ce rapport. Et en particulier Bjon Gaudernack, Egil Holte, Carl Wilhelm Hustad et Marte-Kine Sandengen. Bjonar Kruse, Sondre Grinna et Cato Buch Oslo, 13 Février 2002 |